Sous-traitance dans les marchés publics

Sous-traitance dans la commande publique

Définition et cadre général de la sous-traitance

La sous-traitance, dans le contexte des marchés publics, représente un assouplissement du principe d’exécution personnelle des contrats. Elle permet au titulaire d’un marché public (l’entrepreneur principal) de confier, sous sa propre responsabilité, une partie de l’exécution des prestations à une ou plusieurs entreprises tierces : les sous-traitants.

Cette pratique est autorisée afin de permettre aux opérateurs économiques de s'appuyer sur des compétences et des moyens extérieurs pour répondre aux appels d'offres. L’acheteur conserve un rôle primordial, bien qu’il n’entretient pas de relation contractuelle directe avec le sous-traitant.

Il est nécessaire que le marché public revête les caractéristiques d'un contrat d'entreprise. Ceci est notamment le cas pour :

Les marchés de fournitures simples n'entrent pas dans ce cadre.

Le contrat de sous-traitance est, en général, un contrat de droit privé. Cependant, il peut être qualifié de contrat administratif si le titulaire est une personne publique.

Sources issues du Code de la commande publique

Articles L. 2193-1 à L. 2193-14 et articles R. 2193-1 à R. 2193-22 (marchés publics classiques).

Ces articles définissent le cadre de la sous-traitance dans les marchés publics classiques. Ils couvrent des aspects tels que la définition du contrat de sous-traitance, les conditions d’acceptation des sous-traitants, le paiement direct et le régime de la sous-traitance en général

Conditions et formalités

Le recours à la sous-traitance est soumis à un ensemble de conditions et de formalités.

L'étape importante est la déclaration préalable auprès de l'acheteur. Cette déclaration, qui doit précéder le commencement des prestations du sous-traitant, permet à l’acheteur de contrôler la régularité de la situation du sous-traitant et de s’assurer de sa capacité à exécuter les prestations.

Elle doit obligatoirement contenir :

Le formulaire DC4 est souvent utilisé pour cette déclaration. Son utilisation permet de formaliser l'acceptation du sous-traitant et l'agrément de ses conditions de paiement par l'acheteur.

L'acheteur peut refuser un sous-traitant pour différents motifs :

Ces conditions de rejet doivent être précisées dans les documents de la consultation. Le refus doit être motivé.

Un titulaire ne peut pas sous-traiter l'intégralité des prestations. L'acheteur peut imposer au titulaire l’exécution directe de certaines tâches essentielles.

Paiement direct du sous-traitant

Le sous-traitant de premier rang peut bénéficier du paiement direct par l’acheteur, sous conditions :

Pour les marchés de défense et de sécurité (MDS), des seuils spécifiques s'appliquent :

Le sous-traitant de second rang n'a pas droit au paiement direct, mais peut bénéficier d’une délégation de paiement accordée par le sous-traitant de premier rang.

Responsabilité et contentieux

Malgré la sous-traitance, le titulaire du marché reste seul responsable de l’exécution de l’ensemble des prestations. Il ne peut pas invoquer les fautes du sous-traitant pour se décharger de ses obligations envers l’acheteur. L’acheteur peut, dans des cas exceptionnels, rechercher subsidiairement la responsabilité quasi-délictuelle du sous-traitant si la responsabilité du titulaire ne peut pas être utilement recherchée.

Toute modification de la sous-traitance en cours d’exécution (changement de sous-traitant, modification du périmètre ou du montant) nécessite une nouvelle déclaration à l’acheteur et son accord. L'acheteur devra vérifier que le changement ne bouleverse pas l’équilibre du marché. Le changement de sous-traitant nécessite la transmission à l’acheteur d’un exemplaire de l’acte qui met fin au contrat et d’un état des paiements et de l’avancement des travaux..